Contexte de mise en oeuvre

Depuis la flambée de l’épidémie de la maladie à virus Ebola déclaré en mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapportait le 7 novembre 2014 dans son rapport sur la situation de l’épidémie,  13 268 cas  dont 4960 décès dans les 8 pays touchés (OMS, rapport sur la situation de l’épidémie,  novembre 2014). Elle suggérait que la transmission dans les 3 pays les plus touchés fait appel à des mesures rigoureuses et étendues ; et que la préparation des pays voisins non touchés est également décisive.

Le virus Ebola est un déstabilisateur majeur et durable pour les systèmes de santé et l’offre sanitaire et sociale aux populations dans les trois pays d’Afrique de l'Ouest où il est concentré. La survenue de la maladie à virus Ebola dans ces pays a effondré des systèmes de santé déjà affaiblis par de longues années d’instabilité sociopolitique. En effet, on observe qu’au bilan de l’épidémie d’Ebola vient s’ajouter celui de maladies ordinaires que les systèmes ne soignent plus. Les gens meurent de maladies faciles à prévenir ou à traiter comme le paludisme ou la diarrhée, parce que la crainte de la contamination a fermé les installations médicales ou que le personnel médical est mobilisé pour l’urgence d’Ebola.

Dans les pays limitrophes, Ebola produit aujourd'hui une réaction en chaîne nourrie par les préoccupations des populations reposant sur des représentions imaginaires ou réelles du risque et des modes  de contagion. Ces réflexes parfois irrationnels pour se prémunir et prémunir ses proches ont un effet en cascade sur les mécanismes de prévention et d’accès aux soins et aux médicaments dans la lutte contre le VIH/sida (ainsi que la tuberculose et le paludisme dont les symptômes peuvent être similaires à ceux d’Ebola) dans ces pays.

Ce processus de domino perturbe durablement l’organisation, la cohésion et l’efficacité des systèmes de soins et des programmes de prévention dont la mise en œuvre nécessite une intense mobilisation. Les déchirures qu’Ebola laisse sur les populations, les soignants, les systèmes et mécanismes de santé auront un effet déstabilisateur durable.

Au Burkina Faso, dès juillet 2014, un plan de riposte segmenté en quatre phases (Préparation, Alerte, Lutte et Évaluation) a été élaboré et mis en œuvre. Dans la phase de préparation, un accent particulier a été mis sur l’information et la sensibilisation des communautés sur la MVE.

Dès le début du mois d’août 2014, le Ministère de la Santé a souhaité mettre en place un numéro vert pour répondre aux préoccupations de la population sur l’épidémie Ebola. Il a confié cette mission à Ligne Info Sida gérée par AFAFSI (Association des Femmes Africaines Face au SIDA) dont l’expérience lui a permis d’être rapidement opérationnelle.

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